Solidarité avec les migrants en grève de la faim à Athènes.

Trois cent migrants ont entamé une grève de la faim dans les villes d’Athènes et de Thessalonique depuis le 25 janvier 2011. Ce mouvement est parti de Crête autour de l’Appel des migrants face à l’absence totale de processus de régularisation depuis l’année 2006. Ils revendiquent la « légalisation de tous les migrants » et leur pleine reconnaissance au sein de la société grecque.

Cette grève se situe dans le cadre de l’attaque néo-libérale menée par le gouvernement grec, à l’instar des autres gouvernements européens, qui aboutit à la déstructuration du travail et de tous les acquis sociaux. Dans ce contexte, les conditions socio-économiques dramatiques que vit l’ensemble de la population grecque, aggravées par les mesures récentes du FMI, favorisent la montée du racisme et de la xénophobie, faisant des migrants les boucs émissaires de l’insécurité sociale et du chômage. En dénonçant les grévistes de la faim comme des dangers pour la société, le gouvernement, par une campagne médiatique, justifie la mise en place de politiques racistes de répression et la criminalisation des migrants et de leurs soutiens, allant jusqu’à la construction d’un mur à la frontière terrestre avec la Turquie, nouveau mur de l’apartheid après ceux du Mexique, du Maroc, sans compter celui qui transforme la Palestine en bantoustan

La lutte des migrants en Grèce rejoint celle que mènent les travailleurs et travailleuses sans papiers en France qui, après 8 mois de grève, et l’occupation des marches de l’Opéra Bastille puis de la Cité nationale d’histoire de l’immigration, sont toujours en lutte face à un gouvernement qui ne tient pas les engagements pris le 18 juin 2010.

Elle rejoint la lutte de tous ceux qui sont sortis dans les rues de Tunisie, d’Egypte, d’Algérie et d’ailleurs, pour exiger leurs droits au travail et à la dignité.

C’est pourquoi il est urgent d’apporter tout notre soutien à ces trois cents migrants qui entament leur vingtième jour de grève de la faim à l’heure où nous écrivons.

Paris, le 14 février 2011

coordination 93 en lutte pour les sans papiers

collectif contre le racisme  –  Saint Denis