Athènes, le 29 janvier 2011
Dans toute l’Europe, on prend des mesures dramatiques contre les ouvrières de provenance étrangère.
On leur fait payer une crise dont les responsables sont le système financier et tous ses soutiens politiques. Il devient pratiquement impossible d’obtenir une régularisation du séjour dans un pays européen. On vote contre eux des lois liberticides et hostiles à toute égalité entre les gens qui vivent ici.
Il serait bien plus logique de demander des comptes aux dirigeants du capitalisme mondialisé et à tous ceux qui le servent, que de se tourner vers des gens qui sont, à l’échelle mondiale, deux fois victime de ce système inique. D’ abord, parce qu’ils sont forcés pour survivre de quitter leur pays d’origine, ensuite parce qu’ ils sont exploités et persécutés dans les pays où ils sont venus.
Je m’associe à la demande de tous les gens du progrès : dans tous nos pays européens, en Grèce comme rn France ou ailleurs, la justice veut qu’on régularise la situation des ouvrières de provenance étrangère, qu’ on cesse de faire contre eux des lois scélérates, qu’on abolisse les persécutions policières et bureaucratiques.
Alain Badiou, philosophe, dramaturge et romancier