Les 300 travailleurs sans papiers grévistes de la faim se trouvent au 39éme jour de grève à Athènes et à Salonique. Ils ont ainsi franchi le seuil critique qui peut amener des dommages irréparables au niveau de leur santé, alors que le risque de mort devient immanent. 98 d’entre eux sont actuellement à l’hôpital. Le gouvernement du PASOK rejette de nouveau la demande légitime de régularisation en poussant ainsi les grévistes vers leur mort.
Alors que le gouvernement s’accroche à sa position de déni, sont poursuivi-e-s en justice 8 membres du comité de soutien accusé-e-s de trafficking, le président de la Faculté de Droit – où les grévistes de la faim ont été logés avant de se faire évacuer sous menace d’une expulsion violente – ainsi que les grévistes eux-mêmes. A l’hôpital les policiers tentent d’interroger les médecins et les infirmiers pour avoir les noms des grévistes hospitalisés alors que la conférence de presse du comité de soutien du 1er mars a fait objet d’une agression policière particulièrement violente.
Dans un pays dévasté par la crise où travailleur-e-s, chômeur-e-s et précaires se voient chaque jour davantage humilié-e-s, dépourvu-e-s de moyens de survie et culpabilisé-e-s, la lutte des 300 travailleurs sans papiers transformé le désespoir en combat. Et mettre sa vie en danger montre peut-être que, en tant que « clandestin », ils n’ont rien à perdre.
Alors que le mouvement de solidarité s’amplifie en Grèce et à l’étranger, le gouvernement fait preuve de cynisme et de brutalité sans mesure ni précédent ; le ministre de l’Intérieur, en déclinant toute responsabilité va jusqu’à désigner ceux et celles qui soutiennent les grévistes, comme responsables d’avoir mis en danger la vie de ces derniers. Sur ce terrain fertile, discours et agressions racistes et xénophobes font de la chasse aux sorcières un sport national, qui, hélas, n’est pas réservé qu’aux grec-que-s.
Les 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim vivent et travaillent depuis des années sur le territoire grec. Ils ont été pendant ces années une source importante d’enrichissement pour leurs employeurs et source d’enrichissement culturel et humain pour leurs voisin-e-s, collègues et ami-e-s, comme l’ont été par ailleurs les immigré-e-s avec ou sans papiers dans tous les pays.
La grève de la faim de 300 migrants ne concerne pas uniquement les grecques elle concerne la politique de l’Europe vis-à-vis de la politique de l’immigration dans le traité Dublin II qui a transformé la Grèce en « Calais » de l’Europe.
Nous exigeons
La légalisation immédiate des 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim.
La régularisation de tous les travailleur-e-s sans papiers.
L’abrogation de Dublin II qui met leur vie en péril en transformant des pays entiers en dépôts de « l’immigration non choisie » et où les violences et les violations, de tout genre, deviennent monnaie courante.
Nous appelons à amplifier la solidarité pour que le gouvernement grec donne une solution immédiate.
Aucune vie n’est clandestine, aucune vie n’est de trop.
https://hungerstrike300.espivblogs.net/
Initiative de soutien aux 300 grévistes sans papiers de Grèce
Initiative des étudiants et travailleurs grecs à Paris.