Le gouvernement grec a de nouveau proposé aujourd’hui un compromis aux 286 immigrés sans-papiers qui mènent une grève de la faim depuis 38 jours pour réclamer leur régularisation, mais ces derniers campaient sur leur revendication tandis que 98 d’entre eux avaient été hospitalisés. “Nous ne voulons la perte d’aucune vie humaine”, a lancé jeudi le ministre de la Justice, Haris Kastanidis, sur la télévision publique Net.
Il a réaffirmé que le gouvernement était prêt, en échange d’un arrêt de la grève de la faim, à accorder aux protestataires un statut leur permettant de rester en Grèce pendant six mois, dans l’attente d’un réexamen de leur cas. Les grévistes de la faim, tous des hommes pour la plupart originaires du Maghreb, avaient déjà rejeté ce compromis la semaine dernière, réclamant une régularisation sans conditions.
Leur comité de soutien a de son côté mis en garde jeudi contre le risque de dommages cardiaques et rénaux irréversibles. Il a indiqué que 98 des immigrés avaient dû être hospitalisés à Athènes et Salonique (nord), les deux villes où l’action est menée. De nombreux syndicats, organisations et personnalités, grecs et étrangers, ont apporté leur soutien à cette action. Le nombre total des sans-papiers en Grèce est estimé entre 380.000 et 450.000.
Sur ce total, certains ont perdu leurs droits pour cause de chômage, la loi grecque liant le permis de séjour au paiement de cotisations sociales, d’autres ont été déboutés de la dernière régularisation en 2005 ou sont arrivés après. Les grévistes de la faim, dont beaucoup travaillant depuis des années dans le secteur agricole en Crète, se partagent entre ces trois catégories.